
Portrait par le photographe Claude Brazeau
Biographie
Originaire de France, Sabine Lecorre-Moore vit à Mohkinstsis – Calgary depuis le début des années 1990, après avoir étudié les arts décoratifs à Bruxelles. Sa pratique est ancrée dans la collaboration et l’engagement communautaire, prenant souvent la forme de projets à grande échelle basés sur la recherche.
En 2021, elle participe au 39e Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul au Québec. De 2022 à 2023, elle est artiste en résidence au Kiyooka Ohe Arts Centre (KOAC), où elle a développé Peindre l’Alberta, un projet pluriannuel basé sur la mémoire, le lieu et les histoires du quotidien. En 2023, elle co-crée Territoires des rêves avec Patricia Lortie, une installation temporaire sélectionnée par la Fondation Jean Paul Riopelle pour représenter l’Alberta lors des célébrations du centenaire de l’artiste.
Démarche artistique
« Imaginer, ensemble, un monde meilleur »
Je crée des projets artistiques collaboratifs qui explorent notre humanité partagée à travers la recherche, l’expérimentation et la discussion. En m’inspirant de mon expérience personnelle et de mes rencontres quotidiennes, je tisse des idées diverses pour en faire ressortir les points communs. Ceux-ci forment la base de projets à grande échelle, allant des installations et au commissariat, à la peinture et à la vidéo.
Chaque projet commence par une simple question ou observation. Je recueille des histoires, des matériaux et des impressions, permettant au sens d’émerger à travers le processus créatif. En tant que Canadienne de première génération et féministe, je revisite souvent les thèmes de l’identité et de l’appartenance comme dans ma vidéo C’est où chez nous ? et dans l’exposition Présence des femmes, qui a réuni des artistes s’intéressant à l’écologie, aux soins et aux droits des femmes.
Je considère le studio et la sphère publique comme des espaces d’échange. Je conçois des projets qui encouragent l’honnêteté et la réflexion, en utilisant des formes réfléchies, façonnées par les personnes impliquées et les contextes dans lesquels elles évoluent. En fin de compte, le succès d’une œuvre réside dans les histoires qu’elle évoque et dans la possibilité qu’elle nous offre d’imaginer, ensemble, un monde meilleur.
Article
Un article d’Hélène Caroline Fournier pour la chronique sur la francophonie dans les arts visuels au Canada.